La guerre à l'Est vient d'entrer dans sa troisième année, les deux précédentes ont été marquées par le même schéma : une offensive allemande pendant la belle saison, durant laquelle ils peuvent exploiter la supériorité tactique de leurs forces, plus capables de mettre en oeuvre la coordination nécessaire entre les différentes armes, pour réaliser les opérations connues sous le nom de Blitzkrieg. Les soviétiques se retrouvent alors obligés de céder du terrain pour gagner du temps et constituer des réserves, en attendant que l'offensive allemande marque le pas avec l'arrivée de l'hiver. Les mauvaises conditions climatiques et l'état des routes réduisant l'avantage tactique des allemands en terme de mobilité, ils peuvent alors arrêter ceux-ci et passer à leur tour à l'offensive, en profitant de leur supériorité numérique. L'année 1941, fut particulièrement désastreuse pour l'armée rouge, mal organisée et commandée, surprise, elle subit pendant l'été, des pertes colossales. Mais, contrairement aux prévisions des allemands, elle réussit à survivre en tant que force armée et, renforcée par les troupes d'extrème-orient, elle parvint à enrayer l'avance allemande lors de la bataille de Moscou, passant à la contre-offensive. Cependant, mal dirigée et trop ambitieuse, celle-ci s'enlisa assez rapidement et provoqua de lourdes pertes, donnant à l'armée allemande la possibilité d'attaquer de nouveau au printemps 1942Les Allemands choisirent de mener une offensive plus localisée que l'année précédente, en concentrant leur forces dans le sud du front, pour y chercher la décision, et en restant sur la défensive sur le reste du front évitant la direction générale de Moscou, où attendent le plus gros des forces soviétiques. Les progrès territoriaux furent importants du fait de la surprise stratégique mais, par rapport à 1941, les pertes soviétiques moindres et ceux-ci purent repositionner leurs forces et mener une bataille d'usure à Stalingrad, puis une contre-offensive généralisée qui, là encore, pècha par excès d'optimisme. Tous les gains allemands de l'été furent reconquis et la VIe armée allemande du maréchal Paulus dut capituler. Mais la Stavka voulu aller plus loin, en enfermant les forces en cours de repli du Caucase et en attaquant le Groupe d'armées centre. Les troupes soviétiques furent poussées en avant, sans considération de l'épuisement des unités et des difficultés logistiques. Habilement, Erich von Manstein profita de l'occasion et après avoir économisé des forces en raccourcissant son front, contre-attaqua l'armée rouge dans la région de Kharkov, lui infligeant une sévère défaite en février et mars 1943. Avec l'arrivée de la saison des boues, la raspoutitsa, le front se stabilisa alors sur une ligne partant de Léningrad au nord jusqu'à Rostov au sud. Au centre se trouvait un profond saillant de 200 kilomètres de largeur et de 150 kilomètres de profondeur entre la position avancée allemande d'Orel au nord et la prise récente de Manstein Kharkov, au sud. Les deux état-majors étaient alors très divisés sur la conduite à tenir : attaquer ou pas et si oui, où ?.
omaha-2007, Posté le dimanche 27 avril 2008 14:47
Au cours de l'année 1943, la Wehrmacht perdait l'initiative des opérations sur le front de l'Est. Après le désastre de Stalingrad, une sévère défaite devait être infligée à l'Armée rouge pour renverser la situation. Le 5 juillet, la plus grande bataille de l'histoire commençait.