Du côté soviétique, on était aussi partagé sur la conduite à tenir. Staline et une partie des officiers de la Stavka voulaient frapper les premiers car ils pensaient que les années précédentes avaient prouvé que l'on ne pouvait s'opposer à une offensive estivale allemande, une fois celle-ci déclenchée. Ils préféraient donc prendre les devants, en attaquant frontalement à Orel et Kharkov, pour exploiter la situation en direction des marais de Pripiat. Joukov. Beaucoup d'autres officiers soviétiques étaient beaucoup plus confiants dans la capacité de l'Armée rouge à résister, grâce à des progrès certains dans les tactiques défensives. Ils préféraient attendre d'abord que les Allemands s'épuisent dans leur attaque, pour bénéficier ensuite d'une nette supériorité quand ils passeraient à l'offensive générale, opération que les déficiences encore présentes dans la planification et la logistique, risquait de transformer en désastre couteux. Le lieu d'attaque n'était pas un mystère pour les soviétiques, Joukov, dés le mois d'avril, prédit une attaque sur le saillant. Par la suite, les rapports de renseignement du réseau Lucie, opérant en Suisse et d'autres sources, comme les décryptages réalisés par les britanniques et les américains des codes Enigma, confortèrent cette intuition et ne laissant aucun doute sur les intentions allemandes. Cette position prudente finit par emporter la discussion et les soviétiques prirent alors un soin tout particulier à la préparation d'une défense échelonnée dans la profondeur et à masser des forces nombreuses dans le saillant.
Pendant les quatre mois de répit accordés par le retard des Allemands, l'Armée rouge disposa plus de 400 000 mines et creusa environ 5 000 kilomètres de tranchées, avec des positions parfois reculées de 175 kilomètres. On mis l'accent sur la lutte antichar, avec la création à tous les échelons de commandement d'unités spécialisées dans cette tâche, regroupant à la fois de nombreux canons antichars, mais aussi des sapeurs et des unités mobiles. Malgré tout, le commandement soviétique était inquiet, en se rappelant de l'aisance déconcertante, avec laquelle les Allemands avaient autrefois percé leurs lignes. Il déploya donc de nombreux renforts, pour contre-attaquer si nécessaire, ce qui leur permit de bénéficier globalement d'une supériorité numérique, aussi bien en homme qu'en matériel. 1 300 000 hommes, 3 600 chars, 20 000 pièces d'artillerie et 2 400 avions attendaient les troupes allemandes dans et derrière le saillant. Une grande partie des renforts étaient regroupée au sein du front de la Steppe qui fermait la base du saillant. Ces forces devaient éventuellement participer à la défense, si l'attaque allemande devenait menaçante, mais attendaient surtout que l'on estime la Wehrmacht battue, par cette estimation qui avait une valeur inestimable, pour être lancées dans une contre-offensive généralisée.
femmesenURSS, Posté le samedi 23 août 2008 05:29
super!!!