Sur le plan stratégique et opérationnel, le résultat est une nette victoire soviétique. L'énorme effort consenti par les Allemands pour créer les forces engagées dans la bataille, est en grande partie réduit à néant. Les objectifs fixés n'ont même pas été approchés et pire, pour la première fois les soviétiques ont avancé durant les mois d'été. Ce simple fait renforce grandement le moral de l'Armée rouge, qui va dés lors, prendre confiance en elle. Du coté allemand, elle finit de convaincre les derniers optimistes que la guerre à l'est est définitivement perdue. Certes l'Armée rouge a subi des pertes supérieures mais le ratio est de loin inférieur à celles qu'elle subissait auparavant. De plus, l'Union soviétique a largement les moyens industriels et humains pour les compenser, sans compter l'apport qui lui est fourni par le prêt-bail. La bataille de Koursk, n'est pas un revers isolé, l'ouverture d'un nouveau front, en Italie, présage pour l'état-major allemand, de futurs choix difficiles et de dispersions de troupes. Le résultat à haut niveau, est donc sans appel. D'ailleurs, dorénavant, jamais plus la Wehrmacht ne reprendra l'initiative sur ce front. Elle devra se contenter de réagir aux mouvements soviétiques. À l'échelle tactique, la supériorité allemande est encore manifeste mais l'Armée rouge a réalisé de grands progrès dans de nombreux domaines. Le plus important d'entre eux, est l'acroissement de la résistance de son infanterie en défense. Les unités tenant le front, face aux attaques allemandes, ont resisté pendant près d'une semaine, en rase campagne en saison estivale, à la pression des meilleures unités allemandes sans se faire déborder, ni anihiler. Les années précédentes, elles auraient tenu au plus deux jours. Les nouvelles tactiques, mises au point au cours de la bataille de Stalingrad arrivent à maturité. Les positions sont moins lâches qu'auparavant, pouvant se couvrir mutuellement de leur feu, elles sont réliées de façon systématique par des tranchées de liaison, permettant l'arrivée des renforts ou le repli sur de positions vers l'arrière. L'adversaire est canalisé, par l'emploi de champs de mine et du terrain vers de véritables poches de destruction où il subit des tirs croisés et un bombardement d'artillerie. Contrairement aux années précédentes, les unités isolées par des pointes blindées ne se laissent pas enfermer. Elles s'exfiltrent la nuit venue, pour reprendre leur place dans la défense, le lendemain. Les cadres, même aux plus bas échelons, commencent à faire preuve d'initiative et d'expérience. Les opérations offensives sont encore à la traîne mais les progrès seront rapides par la suite.
Dans le domaine aérien, le progrès est aussi sensible, la VVS a tenu tête à la Luftwaffe. Elle a été globalement dominée mais elle n'a pas été balayée du ciel, dans les premiers jours, comme auparavant. L'arrivée de nouveaux chasseurs encore plus compétitifs et une agressivité encore accrue de la part des pilotes vont lui permettre de s'imposer enfin, par le nombre, et bientôt la Jadgwaffe sera incapable de l'empêcher de peser massivement sur les combats au sol. Dans le domaine des blindés, par contre, les résultats ont été plus catastrophiques. Les T-34/76 et KV-1 ont montré leurs limites. Presqu'invulnérables en 1941, ils ne le sont plus deux ans plus tard. Leurs déficiences en matière de puissance de feu et de conception, comme par exemple les tourelles biplaces, font alors le jeu de la Panzerwaffe. L'arrivée et la mise au point de nouveaux modèles demandera encore du temps et ce sera clairement la faiblesse de l'Armée rouge jusqu'au printemps 1944. Le déploiement massif de T-34/85 et de JS-2 donnera alors aux soviétiques, l'élément offensif qui leur manquait encore.
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